Présentation
CALI 20 ans d’Amour Parfait Sortie le 15 mars 2024
« Parfois on garde le meilleur pour la fin » C’est par ces mots de Joe Strummer que Cali définit son album anniversaire.
Il y a 20 ans Cali arrivait sur le devant de la scène avec L’Amour Parfait, un album qui s’est vendu à plus de 500.000 exemplaires et dont certaines chansons (« C’est quand le bonheur », « Elle m’a dit ») sont entrées dans le paysage musical français.
20 ans c’est 12 albums studio et des milliers de concerts. 20 ans d’amour pour un public, et pour des artistes que Cali a eu la chance de côtoyer, admirer, aimer. Certains sont une influence majeure pour le chanteur. « Je n’ai jamais été déçu par les artistes dont j’avais le poster dans ma chambre ».
Aujourd’hui c’est en s’offrant 13 duos qu’il a décidé de célébrer le vingtième anniversaire des chansons de son premier album.
« Après avoir envisagé plusieurs manières d’en réinventer le contenu, j’ai opté pour une formule qui résume ma façon de penser, mon travail, et mon enthousiasme à collaborer avec des artistes qui comptent pour moi. Les chansons sont interprétées en duo et placées dans le même ordre que celles du pressage original, avec le piano de Steve Nieve en guise de boussole. Steve a le don de tordre mes enchainements d’accords rudimentaires pour les métamorphoser en mélodie rutilante jaillie entre ses doigts alertes et lumineux. En l’espace de vingt ans, j’ai multiplié les collaborations et noué de sincères affinités dans le monde du spectacle. Solliciter des artistes qui me sont chers tombait sous le sens. J’ai décroché mon téléphone comme j’inviterais des copains à mon anniversaire. La répartition des morceaux s’est imposée de manière instinctive. Chaque titre appelle une voix, une personnalité. L’essentiel est balisé mais j’ai laissé les uns et les autres interférer sur le résultat final.
C’est le cas de Francis Cabrel, à qui j’ai demandé d’interpréter « C’est quand le bonheur » morceau emblématique du début de mon histoire, trèfle à quatre feuille de mon répertoire. Nous nous connaissons depuis une quinzaine d’année. Le tempo de la nouvelle version est plus lent, l’orchestration plus épurée. Il a effectué sa prise depuis son studio d’Astaffort, et je trouve que la version finale a la saveur d’une chanson de Cabrel.
Stephan Eicher se trouvait en Suisse quand je lui ai envoyé l’instrumental de « Pensons à l’avenir », sans lui fournir de consignes particulières. Il s’est tellement approprié la totalité du titre dans une interprétation débordante d’émotion, que j’ai préféré lui laisser la part belle de la chanson. Quand j’ai reçu son enregistrement, j’étais seul dans la rue. J’ai écouté et j’ai pleuré. C’était un vrai cadeau. Avec Salvatore Adamo nous nous apprécions énormément. Je peux dire que nous nous aimons. On s’est souvent retrouvés en studio, à la télé, en concert. Nous avons tourné le tempo de « C’est toujours le matin », puis rajouté le violoncelle de Coco. Dans la version originale je m’adresse à une fille. Là nous avons imaginé une discussion entre deux amis très proches. C’est moi qui le trahis de manière tragique. Salvatore a chanté avec une délicieuse fragilité. C’est pour moi le chanteur le plus gentil au monde. La tendresse absolue.
Ma complicité avec Bernard Lavilliers est également ancienne. Nous avons partagé la scène à de nombreuses reprises, et notre amour pour Ferré constitue un solide motif de fraternité. Afin de capturer sa voix, Félix Rémy, l’ingénieur du son, a rejoint Bernard dans le studio où il préparait sa tournée. Il chante sur « Différent », et termine en déclamant « Aucun homme n’est une ile » le poème de John Donne de 1624, et ce « pour qui sonne le glas ? » qui nous arrache toutes les larmes du corps.
Pour « L’amour parfait, a state of grace » le titre de clôture, j’ai sollicité Peter Kingsbery. Après avoir testé une interprétation en français, le chanteur de Cock Robin a préféré opter pour l’anglais. Son sens aigu de la perfection, ses doutes, et son besoin de remettre en question son propre travail m’ont poussé dans mes retranchements. Avec un artiste de cette trempe il est vital de ne rien lâcher. Je suis fier. Sa voix suave et subtile offre à l’album un final tout en grâce. La quête de l’amour absolu comme une prière...
La structure et le rythme très particulier de « J’ai besoin d’amour » sont difficiles à appréhender. Pour contourner l’obstacle de ce titre écrit d’instinct, vingt ans plus tôt, et le doter d’un souffle inédit, j’ai songé à Ibrahim Maalouf. A son son unique. Il m’a envoyé une prise de trompette enregistrée pardessus le piano de Steve. J’ai décidé d’y intégrer de la batterie et des percussions afin de gagner en consistance. J’ai fait appel à mon éternel complice Philippe Entressangle. Ainsi remaniée, je trouve que la chanson s’assure d’un nouvel envol, et qu’elle dit encore autre chose.
J’ai confié « Elle m’a dit » le deuxième gros succès de L’amour parfait à Calogero. Il m’a instantanément donné son accord avant de nous rejoindre en studio. L’harmonie de nos voix réunies, l’une un peu haute, l’autre plus gutturale, est idéale pour ce titre. Au moment du mixage, Mehdi El JaÏ, mon directeur de label m’a suggéré la bonne idée d’ajouter une flute traversière dans l’esprit du « il est 5 heures Paris s’éveille » de Dutronc. Ma fille Coco a fait appel à Faustine Daveti, l’une de ses amies, pour obtenir ce jeu très aérien.
Pour chaque duo la répartition s’est organisée de manière très naturelle.
Bénabar a abordé « Le grand jour » à la façon d’un comédien. Nous nous sommes amusés comme les deux acolytes, que nous sommes dans la vraie vie, sur une chanson faussement cruelle. Une prise a suffi, travaillée comme l’aurait été une scène de film ou de théâtre.
Charlélie Couture s’est approprié « Il y a une question » en imprégnant la chanson de son univers, de son approche rythmique, jusqu’à parfois en éclipser la mélodie originale. Même constat pour Olivia Ruiz avec « Dolorosa », qui est taillé pour elle. Elle crache toute sa fougue dans cette chanson d’amour cruelle.
Sur « Tes désirs font désordre », la voix de Dominique A est identifiable entre mille. Sur fond de boite à rythmes il prend possession de mes mots amers et cyniques qui ne lui ressemblent pas...Dom est venu par amitié, pour être avec moi, et ça me touche...
Détruire les chapelles musicales, confronter des genres, est une de mes quêtes de toujours. J’ai découvert le chanteur de jazz David Linx à la technique vocale affutée lors des Victoires de la Musique du Jazz. Nous interprétons « Fais de moi ce que tu veux ». Il saupoudre le titre d’une sobriété inattendue. Cette chanson de soumission amoureuse dépouillée répond à la version grand orchestre enregistrée vingt ans plus tôt.
Un dimanche, j’étais en studio avec Steve et Félix, et nous travaillions sur « Tout va bien ». J’ai appelé Eliott Murphy croisé trois jours plus tôt dans une rue parisienne. Je lui ai demandé avec un culot dans lequel je ne me reconnais pas s’il voulait chanter avec moi...Sa voix rocailleuse qui a tant vécu, ses duos avec Springsteen...Il est arrivé comme si on se connaissait depuis toujours. A l’écoute du résultat, mon coeur s’est serré. « Et la nuit s’avance vers mes 74 ans... ».
Ces chansons revisitées constituent un vrai motif de fierté.
Je me suis rendu compte de la difficulté d’avoir treize intervenants avec des personnalités très fortes. Tous ont amené leur patte.
Il faut célébrer les choses. Peut-être plus encore aujourd’hui. Mon premier album, L’amour parfait, a ouvert les portes de ma vie. 20 ans après, je lui devais bien ça...
J’ai réalisé ce disque avec l’immense Steve Nieve (Costello, Sting, Bashung, Brian Ferry, The Smiths...) , l’ami Irlandais Steve Wickham (Waterboys, U2, Sinead O’Connor...) au violon, et puis ma fille Coco au violoncelle. Félix Rémy l’a enregistré et mixé. Une famille, ma famille. C’est bouleversant pour moi. Tout me rappelle cette euphorie du premier album et pourtant tout est si différent...
Je considère 20 ans d’Amour Parfait comme un nouveau disque à part entière. J’ai vieilli, ma voix a vieilli, toutes ces poignées de joies et de chagrins ramassées au bord de la route...ça me va... Ce nouveau disque, ces duos, ces versions, sont le chemin parcouru entre une période où je découvrais, et cet aujourd’hui où je réalise la délicieuse chance de côtoyer tous ces immenses artistes...
Parfois on garde le meilleur pour la fin... »
Vivement le 27 Juillet aux Gens d'Ere ;-)